AU GUILDHALL Sous le regard de Gog et Magog...
Par THOMAS FERENCZI.
Publié le 26 juin 1976 à 00h00
Londres. - Pour leur dernière journée anglaise, jeudi 24 juin, M. et Mme Giscard d'Estaing ont été reçus au Guildhall, siège de la municipalité de la Cité de Londres.
Une mise en scène admirablement réglée, des costumes et des décors d'une richesse et d'une diversité exceptionnelle, une interprétation exemplaire, par des personnages qui semblaient épouser leur rôle avec la plus grande conviction : la manifestation a illustré ce sens du théâtre qui donne à l'immuable protocole de la monarchie anglaise une singulière vitalité. Le cortège réunissait, derrière les trompettes de la cavalerie royale, les dignitaires de la municipalité en costumes rouge et or de la Renaissance et le couple présidentiel, accompagné du duc et de la duchesse de Kent.
La chambre du conseil tient ensuite session dans l'ancienne bibliothèque, en présence du président de la République. Lecture fut donnée d'une adresse saluant le président de la République comme " un homme d'État, un patriote et un ami ". Après que le lord-maire lui eut remis l'adresse dans un coffret d'argent, M. Giscard d'Estaing évoqua les innombrables liens forgés entre Paris et Londres, en passe de se développer encore depuis que, côte à côte, Français et Anglais se sont lancés dans " la grande aventure européenne ".
Pendant le déjeuner, sous le regard des deux statues géantes de Gog et Magog, qui symbolisent l'antique conflit entre les anciens habitants de la Grande-Bretagne et les envahisseurs troyens, l'orchestre de la garde galloise joua un pot-pourri de chansons françaises.
L'après-midi, une réception était offerte à la colonie française dans les jardins de la résidence de l'ambassadeur, où une vaste tente fleurie de l’iliums et d'œillets avait été dressée. Après s'être entretenu, pendant une demi-heure, avec Mme Margaret Thatcher, leader du parti conservateur, M. Giscard d'Estaing s'est adressé à ses quelque huit cents invités, membres d'une communauté française dont les effectifs, a-t-il souligné, sont passés de seize mille personnes il y a quinze ans à près de quatre-vingt-cinq mille aujourd'hui. Le président de la République a rappelé notamment que, en vertu d'une loi adoptée en 1975 par le Parlement, les Français de l'étranger pourront, à partir de la prochaine élection présidentielle, voter dans leur ambassade à l'occasion des grandes consultations. Il a confirmé la " prochaine extension du Lycée français de Londres ".
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