Ils en ont parlé:
Washington exprime sa satisfaction avec modération
Par HENRI PIERRE
Washington. - " Un bon départ vers la solution des problèmes de fond ", telle est l'appréciation donnée au département d'Etat du compromis de la Martinique. En fait, la réaction officielle est d'une sobriété qui fait contraste apparemment avec l'euphorie exprimée dans certains commentaires de presse de l'autre côté de l'Atlantique. L'expression de satisfaction reste mesurée, et cela en grande partie parce que les louanges démesurées que l'on avait faites du côté officiel de l'accord de Vladivostok avaient, il y a quelques semaines, plutôt stimulé la méfiance du Congrès démocrate.
Mais, en plus d'un souci tactique, la sobre réaction officielle s'appuie sur une analyse réaliste. " Un débat stérile " sur la procédure a pris fin à la Martinique, dit-on, mais il reste maintenant à élaborer des accords visant à définir une coopération des pays consommateurs. L'accord de la Martinique a seulement éliminé la querelle de procédure. Il s'agit maintenant d'aborder les questions au fond. " Les problèmes subsistent, dit-on encore, mais l'" esprit " de la Martinique et les résultats de la négociation franco-américaine augurent bien de l'avenir et vont dans le sens que nous souhaitons. "
À la suite des rencontres de Paris et de la Martinique
Les ministres des finances des Neuf cherchent à harmoniser leurs politiques monétaires Revaloriser, donc démonétiser l'or
Les ministres des finances des Neuf, réunis ce jeudi 19 décembre à Bruxelles, sous la présidence de M. Fourcade, délibèrent de la position à adopter par la Communauté lors de la prochaine négociation multilatérale au sein du GATT, qui devrait pouvoir débuter bientôt.Conformément aux orientations définies par le " sommet " de Paris, les neuf ministres examineront également les mesures concrètes à prendre pour renforcer la convergence de leurs politiques économiques et pour faciliter le financement du déficit des paiements extérieurs des États membres. Ce sera, pour eux, l'occasion d'aborder le dossier de l'or et de son prix ainsi que l'important problème du recyclage des capitaux pétroliers. Les ministres devront notamment préciser leur position sur la proposition de M. Kissinger de créer un fonds de 25 milliards de dollars.Sur les marchés des changes, le redressement du dollar, qui s'était amorcé mercredi dans l'après-midi, après l'intervention massive des banques centrales, s'est poursuivi jeudi matin. La devise américaine s'échangeait à 4,51 francs français à Paris (contre 4,46 F), à 2,45 deutschemarks à Francfort (contre 2,42 D.M.) et à 2,61 francs suisses à Zurich (contre 2,55). Le déficit persistant de la balance des paiements américaine comme le dernier rapport de l'O.C.D.E., qui trace de sombres perspectives pour 1975 (lire page 38), ne sont pas néanmoins de nature à ramener le calme sur le marché.A Londres, le cours de l'or a légèrement fléchi. A Paris, le napoléon a perdu 3 % (287 F contre 296,60 F la veille) tandis que le lingot d'un kilogramme à 27 400 F a baissé de 400 F.
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